Biologie des reptiles

Les reptiles sont des animaux à sang froid et sensibles au gel. Ils doivent donc éviter le froid autant que possible. Etant donné qu’ils ne pourront pas se nourrir durant cette période, ils ont besoin de réserves et doivent réduire la quantité d’énergie qu’ils consomment. Cela pose avant tout un problème pour les juvéniles de l’année, qui n’ont eu que très peu de temps pour amasser des réserves. La période d’hibernation des reptiles commence, selon l’espèce, l’habitat et les conditions météorologiques, entre mi-septembre à début novembre pour se terminer entre mi-février et début avril.

Des galeries et des trous dans le sol de toutes sortes, des crevasses, des tas de pierres, des grottes, des fondations et des caves de bâtiments en ruines, des souches d'arbres, des tas de pierres, de feuilles, de paille, ou de compost et de gros empilement de bois peuvent utilisés comme quartiers d'hiver. Il est important que les quartiers d'hiver soient en grande partie à l'abri du gel.

Le métabolisme dans son ensemble est réduit durant l’hiver, ce qui fait que les animaux sont un peu lourdauds et mous, mais en aucun cas « rigides ». Même à des températures de quelques degrés en dessus de 0°C, les reptiles sont capables de se mouvoir dans leurs refuges et de percevoir leur environnement avec leurs différents sens. Toutefois, en règle générale, ils ne mangent rien durant cette période. En effet, un apport alimentaire pourrait même être néfaste, puisque la nourriture pourrait ne pas être digérée et pourrir dans l’estomac de l’individu. Les reptiles ont stocké des réserves de graisse dans leurs tissus, qu’ils utilisent lentement au cours de l’hiver. Néanmoins, la perte de poids est étonnamment faible, puisque chez le Lézard vivipare, par exemple, cette perte n’est que de 2 à 10% du poids total pour tout l’hiver.

Certains animaux hivernent seuls, d’autres en petits groupes. Les orvets peuvent également s’enterrer eux-mêmes et ont déjà été retrouvés à une profondeur allant jusqu’à 70 cm. En Finlande, on retrouve généralement les Vipères péliades entre 25 cm et 2 m de profondeur, parfois par centaines d’individus (maximum 800 !). Toutefois, en Suisse, il n’existe pas de tels rassemblements à notre connaissance.

On sait que chez certaines espèces, en particulier le Lézard des murailles et la Vipère aspic, des individus quittent leurs sites d’hibernation lors de certains jours particulièrement doux et ensoleillés de l’hiver afin de se réchauffer au soleil. Mais la nuit ou par mauvais temps, ils doivent retourner dans leurs abris puisque des températures inférieures à 0 °C sont mortelles. Ces 2 espèces qui aiment la chaleur que sont le Lézard des murailles et la Vipère aspic sortent d’hivernation particulièrement tôt, généralement en février, afin de prendre autant de soleil que possible.

Au printemps, les mâles sortent généralement en premier afin de s’exposer au soleil (c’est le meilleur moment pour les observer !). Ce n’est généralement qu’un peu plus tard qu’apparaissent les premières femelles ; commence alors la période des accouplements.

Il arrive que les femelles de Vipère péliade passent l’hiver en étant gestantes. Cela est dû à une arrivée précoce de l’hiver qui a empêché la mise au monde des petits en automne.

La Cistude d’Europe représente un cas à part chez les reptiles en Suisse, puisqu’elle peut hiverner sur la terre ferme sous des tas de feuilles, mais plus généralement dans l’eau, où elle se creuse une cuvette dans la vase qui se trouve au fond.

Informations complémantaires

Que ce passe-t-il avec les reptiles lorsque le climat se rechauffe?