Révision de la Liste Rouge des reptiles de Suisse – les reptiles toujours aussi menacés !
Les listes rouges des espèces menacées doivent être révisées régulièrement pour intégrer les nouvelles menaces ou les améliorations dans leur environnement. La Liste rouge des reptiles vient d’être révisée et les résultats montrent que le niveau de menace est toujours aussi important. En effet, 80 % des espèces de reptiles suisses sont menacés de disparition, indiquant que leur vitesse de disparition est toujours aussi forte au cours des 15 dernières années. Cette tendance est même plus marquée pour deux espèces de serpents !
Parmi les seize espèces de reptiles indigènes en Suisse, plus de 80 % d’entre eux figurent sur la liste rouge définie selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La majorité des statuts de menace sont stables depuis la précédente liste rouge (Monney & Meyer 2005). Cela signifie que la réduction des populations est malheureusement restée constante pour la plupart des reptiles. Cette évolution négative est davantage marquée pour la Couleuvre à collier et la Coronelle lisse, des espèces dépendantes respectivement des milieux aquatiques et séchards, ainsi que d’un réseau de petites structures dans le paysage.
Globalement, toutes les espèces de serpents obtiennent un statut de menace « en danger » (EN), voire plus marqué pour la Couleuvre vipérine. Pour la plupart des serpents, leurs populations sont en constante diminution (36% en moyenne sur environ 20 ans), réduction qui s’ajoute aux diminutions déjà observées lors de la précédente Liste rouge. Les baisses sont est en revanche moins marquée chez les lézards (5% en moyenne, orvet compris). La fragmentation et la diminution des habitats favorables, ainsi que l’homogénéisation du paysage et la disparition de petites structures (haies, lisières étagées, tas de pierres, murets, etc.) restent les raisons majeures du fort déclin de ce groupe.
Un grand potentiel d’amélioration avec peu de mesures
Il est cependant possible d’inverser cette tendance. En effet, éviter la destruction des petites structures (voire en créer de nouvelles), le développement de lisières étagées, la revitalisation des rivières et zones humides, l’encouragement de la biodiversité en forêt, une agriculture intégrant activement la promotion de la biodiversité et limitant les impacts négatifs sur celle-ci et laisser de la place à la nature pourrait conduire à des changements pour la prochaine Liste rouge des reptiles de Suisse. Et le reste de la faune et de la flore pourrait aussi en profiter !
Contact
Andreas Meyer
Collaborateur scientifique: info fauna karch