Campagne de terrain pour la Liste Rouge des éphémères, plécoptères et trichoptères de Suisse

Ce projet prévoit de réactualiser les statuts de menaces des espèces d’éphémères, de plécoptères et trichoptères de Suisse, trois ordres d’insectes particulièrement sensibles à l’impact que l’Homme exerce sur les milieux aquatiques. Une campagne de terrain est nécessaire pour aller rechercher certaines espèces dont les milieux sont sous-échantillonnés et/ou ayant une phénologie précoce ou tardive.

Mandataire : OFEV, division Biodiversité et paysage

Phase opérationnelle : 2023-2027

Les éphémères, plécoptères et trichoptères (abrégés EPT) sont trois ordres d’insectes aquatiques liés aux sources, aux cours d’eau et aux plans d’eau. Les larves sont strictement aquatiques alors que les adultes sont ailés. Dû à leur sensibilité à la pollution, les EPT font partie des groupes de bioindicateurs fréquemment utilisés dans les études de surveillance de l’état des eaux en Suisse. La dernière Liste rouge (LR) des EPT date de 2012 et la stratégie de l’OFEV de réactualisation des LR préconise une mise à jour tous les 10 – 15 ans selon les groupes d’organismes. C’est pourquoi il a été décidé de démarrer la phase opérationnelle dès 2023 pour que la rédaction du rapport final puisse être terminé en 2027. Ce projet vise une actualisation du degré de menace des 499 espèces EPT évalués en 2012 dans le cadre de la LR. De plus, des évaluations nouvelles seront rajoutées pour une série d’espèces ayant récemment colonisé la Suisse ou étant des espèces nouvellement décrites.

Pour l’élaboration de cette LR, info fauna peut s’appuyer sur deux acquis fondamentaux :

• L’expérience accumulée lors de l’élaboration des LR EPT précédentes ;
• Les données récoltées en continu par les experts et les naturalistes bénévoles.

Par ailleurs, l’institution peut également valoriser le travail réalisé dans le cadre d’autres mandats de l’OFEV, en particulier NAWA (Observation nationale de la qualité des eaux de surface), BDM (monitoring sur la biodiversité), le projet « Sources » de l’OFEV. S’ajoute à cela les programme de certains cantons (JU, LU, NW, OW, SG, SZ, UR, VD, ZH entres autres) qui demandent l’identification des EPT au niveau de l’espèce en complément des analyses IBCH standard. Ces données cantonales sont directement utilisables pour l’élaboration de la LR. Finalement, le projet bénéficie de synergies avec la réactualisation de la Liste Rouge des Mollusque de Suisse où 15 grands lacs de Suisse seront échantillonnés pour les mollusques et les EPT. Le programme prévoit de répéter les transects réalisés lors de la précédente liste rouge. Les prélèvements se feront à partir de la rive jusque dans les zones profondes à l’aide d’un bateau équipé d’une benne fixée à un treuil motorisé.

Le plan d’échantillonnage établi sur la base des données existantes et couvrant la LR 2012 permettra la modélisation des aires d’occupation et d’occurrence des espèces. Ces analyses, qui constituent une étape essentielle dans l’évaluation des statuts de menace définis par les critères de l’UICN (IUCN 2017), suivront la procédure mise en place par info fauna (Fivaz & Gonseth 2014), appliquée dans les dernières LR, et adaptée pour les organismes aquatiques.

Par ailleurs, le plan d’échantillonnage comprend également les besoins pour la création du référentiel génétique multi-locus et pour le traitement de questions spécifiques comme la définition des barrières interspécifiques et l’amélioration de la connaissance des espèces (p.ex. la comparaison de profils génétiques entre adultes et larves permet d’attribuer les deux stades à une même espèce et d’ainsi contribuer à la description des larves inexistante dans beaucoup de cas).

Il est prévu de revisiter 315 carrés kilométriques sélectionnées selon leur richesse en espèces cibles et d’échantillonner 73 stations au piégeages lumineux dans les marais et grands cours d’eau (2 sessions par stations).

La recherche des espèces sur le terrain, le tri au laboratoire, les déterminations des espèces EPT (larves/adultes), le conditionnement du matériel (musée et génétique), l’organisation et gestion des données (à transmettre à info fauna de manière standard et coordonnée) seront assurés par une quinzaine de collaborateurs qualifiés.