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Introduzione alla gestione del castoro

Le castor, après avoir été éradiqué de Suisse au début du XIXème siècle, est aujourd'hui à nouveau répandu dans les cours d'eau helvétiques. Si son action bâtisseuse profite à de nombreux organismes (insectes, poissons, chauves-souris, etc.), contribue à améliorer la qualité des eaux et peut permettre de stocker du carbone, son retour dans un paysage intensément utilisé (par l'agriculture et l'urbanisation notamment) peut être l'objet de conflits. C'est pourquoi il est important de gérer cette espèce.

Comment gérer le castor ?

Le castor est protégé selon la Loi sur la chasse (LChP art. 2, 5 et 7). De plus, ses constructions (terriers, huttes, barrages) sont protégés par la Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN) en tant que composants du territoire du castor.

Dans leur mandat de gestion des espèces protégées, les cantons doivent toujours respecter une priorisation précise : en premier lieu, la protection des espèces indigènes doit être garantie. Ensuite, des mesures de prévention doivent être prises afin de limiter les dégâts liés à la faune sauvage. Si ces mesures ne suffisent pas, des dédommagements peuvent être proposés pour ces dégâts. Et finalement, en dernier recours, les cantons sont autorisés à prendre des mesures particulières pour limiter les dommages causés par l'espèce.

Dans tous les cas, le principe de la proportionnalité, tel que décrit dans la constitution helvétique (Art. 5 al. 2 > "L’activité de l’État doit répondre à un intérêt public et être proportionnée au but visé"), doit être respecté. Ainsi, il convient toujours en premier lieu de choisir la méthode présentant le moins d'impact sur l'espèce avant de passer à des mesures plus invasives.

Gestion en Suisse

Si les grands principes de la gestion du castor sont édictés dans les lois fédérales, la mise en œuvre de cette gestion est laissée entre les mains des cantons. Afin d'apporter une certaine unité entre les 26 cantons, le Plan castor suisse a été publié en 2016. Ce concept permet de clarifier certaines formulations imprécises des lois et ordonnances concernant le castor, et d'ainsi promouvoir une gestion uniforme à travers le pays.

En Suisse, un changement de paradigme est en train de s'effectuer. Alors que pendant des années, la gestion du castor tendait à se limiter à une gestion des dommages causés par l'espèce, nous essayons aujourd'hui de nous tourner vers un modèle faisant également appel aux capacités d'ingénieur de l'écosystème du castor pour soutenir des projets de protection de la nature.

En effet, grâce à la nouvelle convention-programme dans le domaine de l'environnement, qui entrera en vigueur dès 2025 et pour quatre ans, le castor pourra désormais être utilisé comme un partenaire pour la création de réserves forestières humides. L'outil cartographique "Castor et zones alluviales", à disposition des cantons, permet de déterminer avant même l'arrivée du rongeur les zones potentiellement inondables par ses barrages. Les services cantonaux sont ainsi à même de prévoir la création de réserve forestière dans des sites favorables bien en amont, permettant ainsi le désamorçage précoces de potentiels conflits avec les propriétaires.