Aller au contenu principal
Amélioration des connaissances sur les papillons de nuit
-

Constitution d’une banque d’images des Macrohétérocères de Suisse

En cours
Shargacucullia verbasci (© Yannick Chittaro)

La Brèche ou Cuculie du bouillon-blanc, Shargacucullia verbasci (© Yannick Chittaro)

Mandataire : OFEV, division Biodiversité et paysage

Phase opérationnelle : 2024

Bien que sans véritable fondement systématique, on regroupe classiquement sous le terme de « Macrohétérocères » ou « papillons de nuits » plus de 1400 espèces en Suisse, la plupart actives de nuit.

Les Macrohétérocères jouent des rôles essentiels dans l’environnement, que ce soit par leur action de pollinisation ou pour les ressource alimentaire capitales qu’ils constituent pour de nombreux insectivores nocturnes (chauves-souris et rapaces par exemple). Certaines espèces, mais aussi de manière générale leur biomasse (Hallemann et al. 2017), sont probablement en déclin, à la suite de la dégradation de nombre de leurs habitats mais aussi avec l’augmentation de la pollution lumineuse.

S’il existe (ou existera très prochainement dans le cas des Geometridae) une liste de référence solide et des cartes de répartitions des différentes espèces, les données sont pour l’heure trop hétérogènes et éparses pour évaluer le degré de menace de la plupart des espèces. En outre, la variété des biotopes qu’ils colonisent (de la plaine à l’étage nival, des cultures intensives aux pelouses steppiques,…) et leurs périodes d’activité très variées (certaines espèces volant uniquement en hiver, d’autres seulement au printemps ou en automne,…) nécessitent des ressources en temps et en argent considérables (très nombreuses nuits d’échantillonnages en un endroit donné) pour évaluer les différentes communautés existant en Suisse. De plus, le nombre de spécialistes capables d’identifier les espèces en Suisse est très limité.

L’une des solutions envisagées pour pallier ce manque de données réside dans l’utilisation de systèmes de surveillance automatique des insectes, combinant caméras numériques et algorithmes d’apprentissage automatique. Aux Pays-Bas, un tel système est actuellement utilisé pour créer un réseau de surveillance national afin de cartographier la tendance à long terme des populations d’insectes dans tout le pays (https://arise-biodiversity.nl). Il consiste en une caméra autonome, fonctionnant à l'énergie solaire, qui est équipée d'un écran jaune sur lequel les insectes sont photographiés toutes les dix secondes, de jour comme de nuit (https://diopsis.eu). Ces techniques sont particulièrement intéressantes, car elles permettent non seulement une identification à l’espèce, mais aussi une évaluation de la densité des populations, une estimation de la biomasse et tout cela en étant non-invasive.

De tels outils permettraient de faire baisser la charge de travail, aussi pour les spécialistes qui pourraient ainsi se concentrer sur les groupes d’espèces plus difficilement identifiables. L’établissement d’un monitoring à long terme et/ou d’une liste rouge des macrohétérocères deviendrait dès lors envisageable. L’OFEV a donc mandaté info fauna pour aller dans cette direction.

Un premier volet a ainsi débuté en 2024. Il prévoit d’une part de compiler les connaissances existantes au sujet de l’identification automatisée d’espèces et, en parallèle, de débuter la construction d’une banque d’images fiable des différentes espèces. Pour ce faire, info fauna va regrouper le maximum de photos existantes pour chaque espèce de Suisse (au minimum 100 photos par espèce), issues de collections muséales, de lépidoptéristes privés ou d’images prises directement sur le terrain. L’identification de toutes les photos devra avoir été revue par un spécialiste afin d’en assurer la qualité. Les photos ainsi récoltées seront traitées et regroupées dans une banque de données avant d’être mises à disposition de l’algorithme. 

contact

Contact

Kilian Junker

Kilian Junker

Projet: constitution d’une banque d’images des Macrohétérocères de Suisse

kilian [dot] junkeratinfofauna [dot] ch