La fine fleur de l’arachnologie germanophone, cheville ouvrière de l’ « Association pour la promotion de la recherche arachnologique[2] », s’est rassemblée pour rédiger puis permettre l’édition de ce nouvel ouvrage consacré aux araignées, organismes aussi fascinants que méconnus. Le fil rouge de ses autrices·eurs est notamment, sur la base d’une compilation raisonnée des données scientifiques les plus récentes, de réhabiliter ce groupe auprès du plus large public possible en tordant le cou aux rumeurs et légendes les plus extravagantes qui circulent sur son compte.
Après des remerciements, une présentation succincte du parcours de ses différents autrices·eurs et une description de l’association à laquelle ils appartiennent, cet ouvrage, disponible en allemand et en anglais, se décline en 20 chapitres répartis en trois parties principales.
La première, « faits sur structure et fonction », présente la morphologie et l’anatomie des araignées mâles et femelles et leurs différents sens (vision, ouïe, odorat, goût, toucher), se penche sur la manière dont elles se déplacent et croissent, sur le danger (relatif) que leur venin représente, sur la nature des fils qu’elles tissent et sur la manière dont elles capturent leurs proies et se nourrissent. Elle se clôt, comme le suggère le titre anglais de l’ouvrage, sur leur sexualité et les soins aux jeunes.
La seconde, « nous vivons dans un monde d’araignées », passe en revue les principaux traits de leur écologie : hivernage, stratégies de défense, place dans la chaîne alimentaire et importance dans notre environnement, richesse des communautés, moyens de dispersion et évolution de leur distribution à travers le monde. Elle décrit enfin, et c’est une excellente initiative, les principales espèces qui colonisent nos maisons et jardins.
La troisième, « notre attitude face aux araignées », la partie la plus courte mais pas la moins importante, revient sur les faits mais aussi les mythes et croyances qui chez certains concourent à la peur de l’araignée voire, dans les cas les plus sévères, à l’arachnophobie. Elle se termine par un court article consacré aux avantages et inconvénients (plaisirs et désillusions) de l’élevage des araignées (exotiques).
L’ouvrage se referme sur une annexe pilotant le lecteur intéressé vers l’identification des espèces, une revue des références bibliographiques les plus importantes et un index des principaux concepts et taxons cités dans l’ouvrage.
Inutile de dire que je ne peux que recommander à chacun, débutant comme naturaliste averti, la lecture de cet ouvrage extrêmement bien fait et ceci même s’il n’existe pas en français. Et cet encouragement ne devrait pas trop souffrir de la seule réserve que j’émettrai quant à son contenu : la dénonciation par trop timide, à la fin de la troisième partie, des principaux problèmes que pose la terrariophilie.
Yves Gonseth